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Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 1.djvu/50

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montagne, âpre dans la saison des pluies et tempéré dans la saison chaude ; celui de la plaine du Jourdain, brillant la plus grande partie de l’année.

Des rivières proprement dites, coulant toute l’année sans interruption, la Palestine n’en a point ou n’en a qu’une seule, le Jourdain ; encore n’est-il pas navigable. Il ne fertilise que les plaines basses de ses deux rives, surtout la plaine orientale, au printemps, lorsque l’Hermon, par la fonte des neiges, vient grossir ses eaux. Les autres cours d’eau du pays, étant à sec dans les grandes chaleurs, ne sont point, à proprement parler, des rivières. Ces torrents n’en sont pas moins une source de fécondité pour les pays qu’ils arrosent, et c’est sur leurs bords que se trouvent les terres arables. Un autre élément de fertilité, ce sont les petites sources qui naissent des montagnes, et qui sont trop faibles pour former des rivières. Les régions privées de sources pourvoient à leur boisson au moyen de la pluie, qu’on recueille dans des citernes creusées dans le roc. Grâce à la configuration de son sol, aux eaux abondantes que lui versent le Liban, l’Antiliban et leurs contreforts, aux sources qui le sillonnent et à la pluie qu’il reçoit largement deux fois l’année, le pays possède, presque partout, une riche végétation. Il était, il est encore en partie, partout où agit la main de l’homme, un pays où coulent le lait et le miel, un beau pays de sources et de ruisseaux, de lacs, de vallées et de montagnes, un pays de froment, d’orge, de vignes, de ligues, de grenades, où l’olive donne son huile et la datte son jus ; où l’homme n’a que faire d’entasser des provisions pour se mettre à l’abri du besoin ; pays où rien ne manque, dont les pierres sont du fer et dont les montagnes fournissent de l’airain. Les plaines surtout sont d’une incroyable fécondité et rendent au labeur de l’homme deux moissons dans l’année. Mais au nord de la plaine de Jezréel, le sol n’est pas moins productif ; il portait autrefois un si grand nombre d’oliviers, qu’on a pu en dire : On y baigne son pied dans l’huile. Au sud de cette grande plaine, la région du milieu, partage d’Éphraïm et de Manassé, récompensait par d’amples récoltes le travail de ses possesseurs. Des sources, jaillissant partout de la roche, se rejoignent et deviennent assez puissantes pour