pour désigner par hyperbole le suprême degré de la fidélité.
Le fils de Samuel, Schoraïch, avait hérité des sentiments généreux de son père. Un jour que le célèbre poète arabe, Maïmoun Ascha, auquel son humeur capricieuse avait fait beaucoup d’ennemis, fut amené prisonnier, inconnu parmi d’autres captifs, au château fort de Schoraïch, il composa un dithyrambe en l’honneur de Samuel :
Sois comme Samuel, quand il fut assiégé
Par un prince belliqueux avec son armée
Trahis, ou tu perdras ton enfant !
C’est un choix terrible que tu as à faire.
Mais il répondit sans hésiter : « Tue ton
Prisonnier, je protège mon hôte. »
Schoraïch reconnut le poète et le fit remettre en liberté.
Vers la fin du (vie siècle, les Juifs de Yathrib avaient à peu près reconquis leur ancienne puissance. Les tribus d’Aus et de Khazradj, qui les avaient placés sous leur domination, étaient épuisées par dix années de luttes incessantes, auxquelles les Juifs n’avaient pris qu’une part peu active. Une dernière guerre entre ces deux tribus amena le déclin définitif et la prépondérance des Juifs à Yathrib.
Outre les prosélytes que le judaïsme fit parmi les tribus arabes, il forma un homme dont l’action a été profonde sur la marche de l’histoire des peuples et continue à s’exercer encore aujourd’hui sur de nombreuses nations. Mahomet, le prophète de La Mecque et de Yathrib, n’est pas né dans le judaïsme, mais il s’est nourri de ses doctrines et de ses traditions. Dans des réunions d’amis à La Mecque, son lieu de naissance, aux foires et dans ses voyages, le fils d’Abdallah entendit souvent parler de la religion qui proclame un Dieu unique, d’Abraham, qui s’était consacré au culte de ce Dieu, d’institutions sociales et de préceptes moraux bien antérieurs au paganisme arabe, et son esprit si vaste et si impressionnable fut vivement frappé de tous ces récits. Il subit aussi l’influence d’un habitant notable de La Mecque, Waraka ibn-Naufal, de la noble tribu des Koreïschites, cousin de