Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 4.djvu/468

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Sous le règne de ce fils, devenu empereur sous le nom de Maximilien le Jacob Louhans parait avoir conservé sa situation élevée, car le souverain nomma son parent, Joselin Louhans, de Rosheim, représentant, défenseur et protecteur des Juifs, et lui fit prêter un serment spécial de fidélité.

Malheureusement, l’empereur Maximilien manquait de fermeté. Accessible à toutes les suggestions, il se montrait tantôt bienveillant pour les Juifs, les protégeant contre leurs adversaires, et tantôt il assistait impassible à leur expulsion et à leur humiliation. Parfois même il semblait ajouter foi aux accusations de profanation d’hostie et de meurtre rituel répandues fréquemment, sous son règne, contre les Juifs, par les dominicains, et qui trouvaient plus facilement créance auprès du peuple depuis le prétendu meurtre de Simon, de Trente. Aussi, de son temps, les Juifs d’Allemagne et des régions voisines furent-ils assez souvent chassés, et même maltraités et tués. L’empereur s’appropriait même sans scrupule les biens d,, ceux qui, avec ou sans son assentiment, étaient expulsés du pays.

Dès son avènement au trône, Maximilien avait été sollicité par la bourgeoisie de Nuremberg d’expulser les Juifs de cette ville, à cause de leur conduite licencieuse. On leur reprochait d’accueillir trop facilement parmi eux des Juifs étrangers et d’accroître ainsi leur nombre au delà du chiffre réglementaire, de prêter à un taux trop élevé, de ruiner les ouvriers par leurs exigences exagérées et souvent mal fondées, et enfin de donner l’hospitalité à des gens sans aveu. Un riche bourgeois de Nuremberg, Antoine Koberger, alla plus loin. Pour répandre dans la classe cultivée, c’est-à-dire parmi ceux qui comprenaient le latin, la croyance que les Juifs blasphémaient Dieu, profanaient des hosties et tuaient des enfants chrétiens, il fit imprimer à ses frais le libelle venimeux du franciscain espagnol Alfonso de Espina.

Enfin, après de longues hésitations et sur les instances de plus en plus pressantes de la bourgeoisie, l’empereur Maximilien, eu égard à la fidélité manifestée de tout temps par la ville de Nuremberg pour la maison impériale, se décida à abolir les privilèges de la communauté juive et à permettre au Conseil de les expulser à une date déterminée, mais exigea que leurs maisons, leurs biens-