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Par les répétitions de phonèmes ou sons articulés on donne l’impression d’un mouvement ou d’un bruit répété. Dans les mots expressifs appartenant à cet ordre d’idées l’expression est due à la répétition d’une syllabe : coucou, d’une voyelle : monotone, ou d’une consonne : palpite. Dans un vers, qui est un élément plus long, on obtient des effets analogues par la répétition d’un ou de plusieurs mots, d’une ou de plusieurs syllabes, d’un ou de plusieurs sons :

Le flot sur le flot se replie.

(Hugo, Napoléon II)

Ce vers ne veut pas dire qu’un flot se replie sur un autre une fois pour toutes, mais il fait sentir très nettement que les flots se succèdent et se replient les uns sur les autres continuellement et d’une manière indéfinie.

L’horloge d’un couvent s’ébranla lentement.
L’Holorlologe d’un couvent s’ébranlala lenlantement
L’horloge d’un couventan s’ébrananla lenentementan

(Musset, Don Paez)

La mer qui se lamente en pleurant les sirènes.
La mlamer qui se lamlamente en pleurant les sirènes
La mer qui se lamenante enan pleurantan les sirènes

(Heredia, L’Oubli)

Disloqué, de cailloux en cailloux cahoté.
Disloqcué, de cailloux en cailloux ccahoté

(Hugo, Le Crapaud)

À l’appel du plaisir lorsque ton sein palpite.
À l’appeèl du plaisiir lorsque ton seèin palpiite

(Musset, Rappelle-toi)

Trouvant les tremblements de terre trop fréquents.
Trtrouvant les trtremblements de tterrre trtrop frréquents
Trouvantan les tremanblementsan de terre trop fréquentsan

(Hugo, Les Raisons du Momotombo)