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Avec des grondements que prolonge un long râle.
Avec des gronondements que prolononge un lonong râle
Avec des grrondements que prrolonge un long rrâle

(Heredia, Bacchanale)

Le même procédé peut servir à exprimer le parallélisme de deux idées, de deux actions dont la seconde suit rapidement la première et en est la conséquence :

Le loup le croit, le loup le laisse.

(La Fontaine, Fables)

Ou des fleurs au printemps, | ou du fruit en automne.
Ouou ddes flfleurs au printtemps, | ouou ddu frfruit en auttomne

(id., Ibid.)

Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue.

(Racine, Phèdre)

Enfin on répète les mots ou les sons pour insister sur l’idée qu’on exprime.

Marcher à jeun, | marcher vaincu, | marcher malade.

(Hugo, Le petit roi de Galice)

En répétant ainsi ce mot marcher le poète insiste si bien sur cette action de marcher toujours, qu’elle devient à nos yeux comme une sorte de loi, une fatalité implacable pesant sur l’homme de guerre qui ne s’appartient plus ; en même temps la régularité du mouvement rythmique et du retour de ce mot marcher suscite chez nous une impression de continuité, de régularité, de monotonie.

Envoyant un songe lui dire
Qu’un tel trésor étoit en tel lieu. L’homme au vœu.

(La Fontaine, Fables)

Ici le poète insiste sur tous les mots pour bien pré-