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Page:Grave - Ce que nous voulons.pdf/6

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sous-sol, immeubles, outillage, tout ce qui est le produit de la nature et du travail des générations passées soit enlevé à ceux qui se les sont appropriés indûment et reviennent à la libre disposition de ceux qui auront à les mettre en œuvre, qu’ils ne soient plus accaparés par des individus ou des groupes les exploitant à leur profit.

L’outillage, surtout, ne devant être ni social, compris dans le sens de propriété d’une entité sociale quelconque, ni corporatif, nous voulons qu’il soit à la disposition de qui en a besoin pour produire et le mettre en œuvre par lui-même, soit en tant qu’individu, soit en groupe.

Nous voulons, partout, l’abolition du salaire, puisque chacun aura la libre disposition des produits de son travail ; nous voulons également l’abolition de la monnaie ou de toute autre valeur d’échange, la répartition des produits devant s’opérer directement entre producteurs et consommateurs groupés par besoins et affinités où l’échange des produits ne sera plus qu’un échange mutuel de services.

Nous voulons la disparition de l’État, de tout gouvernement, quel qu’il soit, centralisé ou fédératif, dictatorial ou parlementaire, basé sur un suffrage plus ou moins restreint, plus ou moins élargi par une soi-disant représentation des minorités. Tous les groupements placés au-dessus des individus ayant une tendance fatale à les dominer, à se développer au détriment de leur liberté.

Nous voulons la disparition des armées permanentes parce qu’elles n’ont d’autre objectif que la défense des privilégiés, qu’elles ne sont que des écoles de débauche, d’avilissement et d’abaissement et une menace perpétuelle de guerre entre les peuples.

Nous voulons que les groupes et individus se tenant en relations constantes entre eux règlent eux-mêmes, sans suffrages ni délégations, les questions d’intérêt général, comme ils auront su régler, au sein de leurs groupes, les questions d’intérêts privés.

Enfin, comme la libération des individus ne leur viendra d’aucune providence, céleste ou parlementaire, comme les privilégiés ne renonceront à leurs privilèges que lorsque ceux qu’ils ont spoliés sauront les leur