Page:Grave - La Grande Famille.djvu/134

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un peu, tu vas voir ce que je vais lui conter quand il va repasser.

Et, sautant à bas du lit, tout en zig-zaguant, Perry alla se poster près de la chambre de détail, attendant la sortie de Bracquel qui ne tarda pas à paraître, son éternel sourire de pédant satisfait aux lèvres, se tortillant plus que jamais.

Mais comme il passa un peu en coup de vent, Perry, surpris par la soudaineté de son apparition, n’eut pas le temps de lui cracher ce qu’il voulait dire, et le vit s’en allant le long de la chambre. Furieux, il assujettit son képi sur sa tête, la visière menaçant le plafond et, se tenant raide comme un piquet, il emboîta le pas à Bracquel qu’il rejoignit en trois enjambées.

— Dites donc ? finit-il par articuler, dites donc, sergent Bracquel, je suis saoul ?… Vous avez dit que j’étais saoul ?… Mais, vous savez,… moi… eh bien, j’en ai pas une de cassée dans le cul… moi !

Bracquel allongea le pas sans se retourner.

Et Perry qui n’y trouvait pas son compte, de plus en plus rageur :

— C’est que… vous savez… sergent Bracquel, j’en ai pas une de cassée dans le cul, moi !

Une porte se trouvait sur la droite de Bracquel, il obliqua vivement, l’ouvrit et disparut brusquement, feignant de ne pas l’entendre.