Page:Grave - La Grande Famille.djvu/29

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je crois qu’il a un mandat à toucher, il faut qu’il descende à Brest avec moi, ce soir. N’est-ce pas, Pouliard, vous avez un mandat à toucher ? il me semble avoir vu votre nom sur ma liste.

— Oui, sergent Loiseau, fit le pigeon que nos deux gaspards s’apprêtaient à plumer. Ne me portez pas de punition, continua-t-il en s’adressant à Bouzillon. J’avais toujours vu manger sur les lits, je ne savais pas que c’était défendu. Et, disant cela, il jeta un regard navré sur les deux rangées de lit, espérant découvrir quelque autre délinquant qui, lui semblait-il, aurait amoindri sa responsabilité, en étant passible de la même peine. Mais, prestement, au premier coup de gueule, ceux qui étaient en faute, avaient levé le couvert pour aller le dresser ailleurs, qui sur un coin de table, qui sur un bout de banc devenu libre.

— Ça c’est pas mon affaire, répliqua Bouzillon, c’est vous que je prends, c’est vous qui paierez. Puisque vous avez votre mandat à toucher ce soir, vous pouvez descendre à Brest, mais demain vous irez coucher à la boîte. Et il partit ronchonnant entre ses dents, tandis que Loiseau cherchait à l’apitoyer, en entraînant Pouliard avec eux.

— Hein ! ricana Mahuret, qui, avec Caragut avait observé la scène de sa place, qu’est-ce que je te di-