Page:Grave - La Grande Famille.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Chapron ne portait pas lui-même de punitions, mais il présentait au capitaine celles que lui apportaient les caporaux et les sergents de telle manière qu’elles étaient toujours augmentées. De sorte que, tout en n’étant pas mauvais type, Paillard salait ses hommes comme une véritable rosse.


Enfin le clairon sonna pour l’appel, les soldats se précipitèrent au dehors, s’alignant dans la cour, à la place habituelle de la compagnie.

Les officiers qui avaient hâte de s’éclipser, eurent bientôt passé l’inspection.

L’appel fait et rendu, l’ordre de rompre fut donné et les hommes rentrèrent en hâte dans les chambrées où, heureux de se sentir délivrés pour la journée de la monotonie des exercices, ils eurent vite fait de se débarrasser de leur fourniment, n’attendant plus que l’heure de la soupe pour s’envoler hors de cette cage, autrement dit caserne.

— Sors-tu, après la soupe ? demanda Mahuret à Caragut, lorsqu’ils eurent remis fusils et sacs en place.

— Non, je suis dans mes idées noires et n’ai goût de rien. Je sens que je ne serais pas aussitôt dehors que je voudrais être rentré. Le temps n’est pas sûr pour aller en campagne, et en ville, c’est toujours la même chose. Visiter le port ou se ré-