Page:Grave - La Société future.djvu/159

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que certains individus jonglent avec des millions et ne savent comment dépenser leurs revenus !

Et c’est en vertu de ce raisonnement que l’on prêche aux individus le respect des institutions sociales actuelles, l’abnégation de la masse au profit d’intérêts particuliers, qu’on les amène, croyant protéger leur part de bien-être et leur sécurité, à défendre les privilèges de leurs exploiteurs contre les réclamations de ceux de leurs compagnons de chaîne qui, plus clairvoyants, veulent changer l’ordre de choses actuel.


L’état social, en effet, est, pour l’homme, un instrument pour s’affranchir des obstacles naturels, un moyen d’agrandir le champ de son activité, de développer son autonomie, de fortement augmenter ses forces pour surmonter les obstacles, tout en réduisant à sa plus minime quantité, la somme de temps nécessaire à la production des objets de première utilité, et transformer le travail en un plaisir au lieu d’être une fatigue comme il l’est actuellement.

Au plus haut que l’on remonte dans l’histoire humaine, on trouve les individus associés. Là où il n’y a pas d’histoire, parmi les peuplades les moins développées, il existe déjà des groupements de quelques individus, de quelques familles. Les études préhistoriques qui font remonter notre origine à plusieurs milliers de siècles, nous montrent également des traces de ces associations.

À quelle période de son développement, l’homme a-t-il recherché la société de son semblable ? À quelle époque a-t-il senti le besoin d’unir ses forces à d’autres pour triompher de ses ennemis, ou des obstacles