Page:Grave - La Société future.djvu/269

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le téléphone étant à la libre disposition de chacun, les individus pourraient correspondre, se déplacer pour se réunir et discuter ensemble leurs affaires eux-mêmes, sans délégation.

Puis, il faut bien reconnaître que l’idée d’un travail semblable ne sortirait pas, ainsi, soudainement armée, du cerveau d’un seul. Fort probablement, le besoin de la route ou du chemin de fer, peu importe, ne se ferait d’abord sentir que d’une façon des plus vagues, on commencerait à parler de cette nécessité avant d’en éprouver un sérieux besoin, puis ce besoin s’intensifiant, il se ferait sentir à un plus grand nombre d’individus, jusqu’à ce qu’un fort mouvement d’opinion mît chacun en branle pour passer de l’état latent à la période active où l’on chercherait à réaliser ce désir.

Les premiers convaincus de la nécessité de ce travail, chercheraient, comme de juste, à propager leurs idées parmi leurs voisins. Ils s’efforceraient à grouper autour d’eux ceux qui seraient le plus capables de les aider, et lorsqu’ils seraient un noyau assez fort pour étudier la chose sérieusement, chacun se partagerait la besogne, selon ses connaissances ou aptitudes. L’ingénieur lèverait des plans, étudierait les terrains et localités où devrait passer la route, le canal ou le chemin de fer ; les carriers, métallurgistes, charpentiers, étudieraient, chacun dans leur partie, les ressources qu’ils pourraient se procurer le plus facilement ; les orateurs feraient des tournées de conférences pour recruter des adhérents, pendant que l’écrivain ferait des livres ou brochures pour le même sujet. Et la question s’étudierait ainsi, sous toutes ses faces, cherchant les projets les meilleurs, où le travail pour-