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Dans le Révolté du 26 novembre 1881, je retrouve le sommaire. Il y avait des correspondances de Rivesaltes, du Creusot, des Devaux (Yonne), de Fontaines (Isère), de Cette, du Havre, de Bordeaux, de Lyon et de Perpignan.

La tentative, hélas ! s’arrêta à ce premier numéro, Survinrent les événements de Lyon[1], les arrestations qui en furent la suite. L’activité du groupe en fut paralysée un moment. Lorsqu’elle reprit, elle se trouva aiguillée dans d’autres directions.

Du reste, l’importance de l’idée ne fut jamais bien comprise par personne. Ayant, à diverses reprises, essayé de la susciter en la décrivant, faute du temps nécessaire pour m’en occuper d’une façon plus efficace, il ne se trouva personne pour en reprendre l’initiative.

Nos réunions se tenaient dans une petite salle de marchand de vin au premier, au coin des rues Pascal et de Valence,

Amenés par le père Lecourtois, un vieux de 48, qui faisait le courtage en librairie, nous arrivèrent Guesde, et ses suivants, Massard, Labusquière, Deville et Marouck. Ils furent assidus pendant plusieurs séances. Ce fut là que fut élaboré le programme de la deuxième Égalité dont ils poursuivaient la réapparition.

Dans ce programme était affirmé que, seuls, les moyens révolutionnaires pouvaient affranchir le prolétariat. Quant au parlementarisme, impuissant à transformer l’ordre social, le bulletin de vote ne devait être employé qu’à se compter, sur des candidatures de protestation, et d’inéligibles.

Ce fut sur ce programme que je me laissai embaucher pour faire partie du conseil d’administration de la nouvelle Égalité. Quant au clan Guesde et Cie, lorsqu’ils eurent pêché les éléments qui pouvaient leur être utiles, ils ne remirent plus les pieds au groupe.

  1. Dont il sera question plus loin.