Page:Grave - Le Mouvement libertaire sous la IIIe République.djvu/175

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ce rêve, jamais je ne pus le réaliser complètement : avoir des correspondants réguliers. Après un temps plus ou moins court, soit pour une raison, soit pour une autre, — abandon du pays par le camarade, le plus souvent — nous nous trouvions momentanément sans correspondants.

Malgré ces lacunes, la collection du Révolté, de la Révolte, et des Temps Nouveaux est riche en renseignements sur le mouvement social international. Car les bonnes volontés ne manquèrent jamais. Il se trouvait toujours, après quelque interruption, un camarade pour venir remplacer le défaillant. Cela durait ce que cela durait, mais les renseignements arrivaient.

D’autre part, chaque fois qu’il s’agissait de lutter contre quelque abus de pouvoir, les camarades des autres pays avaient appris à s’adresser à nous, en vue de mener la campagne. De sorte que, sans correspondants réguliers, nous réussissions quand même à être tenus au courant de ce qui se passait par le monde.

Un autre de mes rêves, hélas ! encore bien moins réalisé, aurait été d’arriver à ce que le journal vive de sa vente et de ses abonnements. Cela ne fut jamais possible, hélas ! Aux périodes les plus prospères, il s’en fallait toujours de trois ou quatre mille francs pour arriver à boucler le budget. Et ce, malgré les souscriptions.

Aux périodes de crise, il s’en fallait de beaucoup plus. Mais cela mérite un chapitre spécial que le lecteur trouvera à la fin du volume.