Page:Grave - Les Aventures de Nono.djvu/186

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s’étendrait, se rapprocherait de ses États ; qu'il ne pourrait pas toujours, quel que fût le nombre de ses gendarmes et de ses douaniers, empêcher ses sujets d’avoir connaissance du genre de vie que l’on y menait, ce qui serait d’un fâcheux exemple pour ses esclaves, que la force seule ne parviendrait plus à maintenir dans l’obéissance, lorsqu’ils apprendraient que l’on peut vivre heureux, sans avoir des gens qui vous disent ce que vous avez à faire, et qui vous y forcent au besoin.

Car, chez Monnaïus, la population était divisée en toutes sortes de classes de gens, dont les trois principales étaient : ceux qui jouissent de tous les plaisirs et ne font rien, ceux qui travaillent et n’ont aucun plaisir, et ceux qui forcent ces derniers à travailler pour ceux qui ne font rien.

Quel que soit le nombre de ceux-là, il est bien évident qu’ils n’auraient pas réussi à se faire obéir bien longtemps de ceux qui se voyaient condamnés à passer leur existence à travailler continuellement au milieu des priva-