Page:Grave - Les Aventures de Nono.djvu/280

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cusé, le menaçant de peines sévères s’il se montrait aussi irrespectueux qu’il avait été à l’instruction.

Nono fut abasourdi. Comment s’était-il montré irrespectueux, alors qu'il n’avait fait que répondre selon ce qu'il pensait ?

Après la constatation de son état civil, le président lui demanda :

— Reconnaissez-vous avoir parlé devant plusieurs Argyrocratiens d’un pays appelé Autonomie, où, selon vous, les fruits de la terre seraient communs à tous, où il n’y aurait pas de lois, pas de prévôts, pas de chevaliers du guet, où chacun serait libre d’agir comme il l'entend ?

— Certainement, puisque c’est là où j’étais quand j’en ai été enlevé par ce menteur de Monnaïus pour m’amener dans son sale pays où je n’ai eu que de la malechance et de la misère.

— Messieurs les notables, vous entendez avec quel cynisme l’accusé avoue son crime, glapit l’homme rouge en claquant du bec. Et, de plus, il se rend coupable du crime de lèse-majesté.