Page:Grave - Les Aventures de Nono.djvu/350

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déguisement qu’ils portaient ; cela leur permettait d’aller partout, de pénétrer dans les établissements publics, jusque dans les cours des maisons, et de voir la foule s’amasser autour d’eux.

Le soir venu, ils louèrent une mansarde dans un quartier perdu, dans une maison où logeaient nombre de musiciens ambulants, de chanteurs des rues, faiseurs de tours et bateleurs de toute sorte.

Dans leurs courses ils eurent l’occasion de constater quelle misère effroyable régnait dans la capitale d’Argyrocratie ; mais dans la maison qu’ils habitaient, à côté d'une misère sans nom, ils purent constater des faits de cruauté qui leur serrèrent le cœur encore plus.

De malheureux enfants comme eux, plus jeunes même, étaient sous la dépendance d’un maître qui en avait ainsi plusieurs sous son exploitation. Ils étaient tenus de lui apporter chaque soir une certaine somme qu'il leur fixait ; en échange de quoi il leur mesurait parcimonieusement une pitance insuffisante.