Page:Grave - Les Aventures de Nono.djvu/351

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Lorsqu’ils avaient le malheur de rentrer avec la somme incomplète, il les maltraitait, les battait, les faisait coucher sans souper.

Des femmes louaient des enfants en bas âge, jusqu’à deux, trois, dont un au maillot, et elles couraient ainsi la ville, quelque temps qu’il fît, pour implorer la pitié des passants ; pinçant sournoisement les enfants, afin d’apitoyer davantage par leurs cris.

Hans et Mab, dans leur chambrette, ne se parlaient de ces horreurs qu’en frissonnant, et, comparant cette vie avec celle qu’ils menaient à Autonomie, ils ne pouvaient concevoir comment les Argyrocratiens pouvaient être assez stupides pour vivre dans un état pareil.

Leurs conversations étaient interrompues parfois par leur amie l’hirondelle qui, s'étant logée sur le toit, auprès de leur mansarde, venait frapper au carreau, leur apportant les nouvelles qu’elle avait pu recueillir, leur demandant celles qu’ils avaient pu récolter.

La taupe, assise sur la table, écoutait gravement.