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EN RACONTANT

en goëlettes, qui prenaient leurs cargaisons de bois de pin destiné à des ports étrangers. On remarquait aussi plusieurs gros vapeurs et des navires à voiles se chargeant de coton, de résine, de riz et autres produits du pays.

Après avoir dîné à l’hôtel Pulaska, nous fîmes une promenade dans la ville. Savannah ne fit pas sur nous, d’abord, une impression bien favorable, le sol en étant sablonneux, et les édifices du quartier des affaires ayant un extérieur d’apparence sombre ; mais nous trouvâmes, dans les environs de la ville, de très belles demeures entourées de jardins de fleurs et ombragées par différentes variétés d’arbres particuliers au pays.

C’est ici où nous vîmes pour la première fois un chemin de fer urbain. Les chars en sont petits et ils sont traînés par deux mulets que le cocher, assis avec nonchalance sur une chaise, fouette constamment. Le cocher est souvent un nègre paraissant connaître tout le monde, car il sourit, salue et grimace à la rencontre de la plupart des personnes qu’il aperçoit de chaque côté de la rue.

Je me promenais tranquillement, lorsque, tout à coup, j’entendis le son agréable d’une voix de Québec : c’était la voix du conseiller Hans Hagens, qui m’abordait, le sourire aux lèvres. M. Hagens passait l’hiver à Savannah où le retenaient ses affaires. Presqu’au même instant, je faillis être renversé par