Page:Grelé - Jules Barbey d’Aurevilly, L’œuvre, 1904.djvu/182

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Ji' n'ai jiiiiiais su si lu {itMisu, Si tu sens, — si ton ctrur Itat conunc nu aulic cdMii . Kl s'il est (|uel(|ne rliose au foinl de ton silencr OI)Slinément ^.'ai'tlé, crnellenienl Itmiilcur! Non ! Je n'ai jamais su s'il •lait dans ton .\ ic Une place où plus tard pitt nailre un sentiment, Ou si tu (lois rester une enfant, ipioique femme,

Lue enfant ! pas nn^me ! — uti nt aiit ! ^

Un néant i|iii seiidtli' la vie! (1)

Enfin, voici dos vers dr la iiialuiilé do Burboy d'Aure- villy: ils se foeoiiiiiiaiidoiil pau les mêmes qualités et les mêmes défauts :

Oli '. les ypAW adorés ne sont pas ceux qui virent ^)u'on les aimait, — alors (|u°on en mourait tout has! Ia'S rêves les plus doux ne sont pas ceux que firent Deux êtres, cœur à cti-ur et les bras dans les bras! Les bonheurs les plus cliers à notre <\me assouvie Ne sont pas ceux (|u'on pleure après iju'ils sont partis ; Mais les plus beaux amours que l'on eut dans la vie Du cii'ur ne sont jamais sortis!

Ils sont là, vivent là, durent là. — Les années Tombent sur eux en vain. On les croit disjiarus. Perdus, anéantis, au fond d(>s destinées!... Et le destin, c'est eux, qui semblaient n'être plus! (2)

On n'est pas plus simple, ni moins artiste on poésie ! Au surplus, d'Aurevilly, même en prose, ne recherche " l'ertet » qu'aulaiit qu'il traduit mieu.K une nuance indéllnie de sa pensée. A ce point de vue, il est « st/in- bolistc ». Mais quand il n'a qu'a affirmer catégorique-

(W Poussières (éd. Lemerre, 18i(7s p. 17 et IS.

2 Ihid., p. 21.