Page:Grenet, Mémoire sur les moyens de conserver la pomme-de-terre sous la forme de riz ou vermicel, 1794.djvu/16

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De la manière d’user des pommes-de-terre desséchées dans nos alimens.


La pomme-de-terre, ainsi desséchée, peut nous servir d’aliment de deux manières.

La première, en la consommant telle qu’elle sort de dessus les caisses, et en l’apprêtant et la faisant revenir comme on fait les riz, gruaux, vermicels, soit au gras, soit au maigre, dans un bouillon de racines, pois, lentilles, oignons, etc. Outre que ces pommes ajoutent par elles-mêmes une substance de plus aux délayans dans lesquels elles sont étendues, c’est qu’étant, de leur nature, rafraichissantes, elles peuvent servir de correctifs aux bouillons des farineux échauffons.

La seconde, en l’employant en poudre. Il faut, pour cet effet, faire moudre ce vermicel ou riz ; si on en a peu, dans des moulins de ménage ; si on en a beaucoup, dans des moulins à moudre le blé. En cet état de farine, on peut en faire sur-le-champ des purées ou gelées. Employée ainsi, elle épargne du pain, et il ne faut qu’une minute d’ébullition pour l’apprêt de ce met économique ; car on doit se rappeller que cette poudre est déjà cuite. Quant au ris de pomme-de-terre, et attendu que sous cette forme, il est bien moins divisé que lorsqu’il est converti en farine, il faut nécessairement le faire revenir plus long-tems. On peut aussi employer de cette farine cuite dans du lait, en y ajoutant un peu de sucre et une feuille de laurier-amande, ce qui forme une crème et une