Page:Grenet, Mémoire sur les moyens de conserver la pomme-de-terre sous la forme de riz ou vermicel, 1794.djvu/20

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Je donnerai plus loin une esquisse de ceux que l’on peut employer en grand.


Moyens de dessication pratiqués par différent Auteurs.


(PARMENTIER.)


Voici ce que Parmentier a fait pour se procurer de la farine de pomme-de-terre[1].

Il a d’abord essayé d’en faire sécher d’entières sur un four dont la chaleur se maintenoit de 35 à 40 degrés ; mais, outre qu’elles y furent plus de huit jours inutilement, c’est qu’au bout de ce tems, en les ouvrant, elles exhalèrent une odeur désagréable, et celles qui avoient été pelées, prirent une couleur noire. Il ajoute : « Si on fait bouillir ces racines quelques minutes dans l’eau pour les peler plus aisément, et qu’après les avoir coupées par tranches, on les fasse sécher, elles sont d’un beau jaune transparent, et offrent » dans leur cassure le luisant du verre. La poudre qui en résulte est d’une saveur extrêmement douce[2]. Qu’ayant eu soin de mettre cette farine au sec, elle s’est trouvée aussi bonne et aussi belle au bout d’une année que le premier jour ; qu’il ne s’étoit jamais apperçu qu’au retour du printems la germination s’y établît, ni qu’elle changeât de couleur, ainsi

  1. Examen chymique des pommes-de-terre, édition 1773.
  2. C’est de cette poudre que Parmentier fait prendre à bord des vaisseaux du célèbre et malheureux navigateur français, la Peyrouse, que les sciences et les arts regrettent tous les jours. Cet aliment ne peut être que d’une très-grand ; utilité dans un voyage de long court, et principalement aux marins.