Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/158

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Balbulus, moine de SainL-Gall, au xe siècle, sur le symbole d’Athanase. « Passage rapporté par du Cange[1] ainsi que par Schiller[2], et que ce pauvre Bottée n’entend pas, quoique le sens soit très clair[3]. » Le deuxième est emprunté à la LXXXIXe lettre de saint Boniface, apôtre de l’Allemagne et archevêque de Mayence, qui vécut dans le viiie siècle, où il est dit : « Je me réjouis d’avoir un cithariste qui puisse jouer de la cithare, que nous appelons rotta[4]. » Et Fétis ajoute :

« La rotta, rota, rote ou rothe était donc une cithare, non la cithare antique, qui était une lyre dont on jouait en l’appuyant sur la partie supérieure de la poitrine, mais la cithare teutonique, formée des modifications introduites dans la forme du psaltérion et dans le nombre de ses cordes. Ces modifications de la forme consistaient dans l’arrondissement des angles du delta ; et c’est de là précisément que lui venait son nom rota (instrumentum rotundum). »

Nous estimons qu’il serait bien inutile, après ce qui précède, de rechercher plus longtemps le texte inconnu et demandé plus haut par Fétis, puisque celui qu’on vient de lire, le sien, nous fournira l’explication désirée, attendue, qui va clore, espérons-le, l’ère des polémiques si pénibles et si ardues que nous a value la double application du mot rote.

Il suffira, pour cela, de se reporter à notre description du crouth à trois cordes du manuscrit de Limoges, où nous disons, que le crouth « se rapproche beaucoup, comme construction, de la cythara teutonia, à cordes pincées, dont

  1. Glass, ad script., etc.
  2. Thésaurus Antiq. Teuton., etc.
  3. Sciendum est quod antiquum Psalterium instrumentum decachordum utique erat, in hâc videlicat deltæ littera figurà multipliciter myticâ. Sed postquam illud symphoniaci quidem et ludicratores, ut quidam ait, ad suum opus traxerant, forniam utique ejus et figuram commoditati suæ habilem fecerant, et plures chordas annectantes et nomine barbarico Rottam appelantes, mysticam illam Trinitatis formam transmutando.
  4. Delectat me quoque cytharstum babere qui possit cytharizare in cythara, quam nos appellamus Rottam.