Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Carlo Bergonzi, Domenico Montagnana, Francesco Gobetti, Alessandro Gagliano et Lorenzo Guadagnini, qui travaillèrent à Crémone, Venise, Naples et Plaisance, sont les élèves les plus remarquables de Stradivari.

XII

C’est Paganini qui fit connaître et apprécier à leur juste valeur les beaux instruments de Giuseppe Guarneri del Gesù, en se faisant entendre de préférence pendant toute sa brillante carrière sur un magnifique violon de ce maître, daté de Crémone, 1743, aujourd’hui au musée de Gênes, ville natale de Paganini, à laquelle il le légua en mourant.

Depuis cette époque (1840), cet instrument, si justement célèbre, ne sortit qu’une seule fois de la vitrine où il repose, et ce fut pour être joué par Sivori dans un concert donné au profit des pauvres de la ville de Gênes. On avait eu la fâcheuse idée de l’entourer d’un ruban et d’y apposer le sceau de la municipalité ; aussi, lorsqu’il fallut enlever le tout, la cire, qui était très adhérente, emporta le vernis du fond sur une assez grande place. Maintenant, sceau et ruban sont placés à la tête du violon.

Il y eut tout une famille de luthiers du nom de Guarneri[1].

Le premier que l’on connaisse est Andrea Guarneri, né à Crémone vers 1625, et décédé dans la même ville le 16 décembre 1698.

Vers 1641, Andréa devint le disciple de Nicolo Amati, chez lequel il habitait. Son maître, qui semble l’avoir affectionné beaucoup, le choisit comme l’un de ses témoins lorsqu’il épousa Lucrezia Pagliari, le 23 mai 1645.

  1. Vidal déclare que dans tous les actes authentiques concernant cette famille et conservés dans les archives de Crémone, le nom patronymique est toujours Guarnieri. Mais ces luthiers ont toujours signé leurs œuvres Garnerius qui est bien le nom de Guarneri latinisé.