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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/91

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en 1672, s’opposa à ce que les instrumentistes de l’Opéra restassent tributaires de Dumanoir II, s’appuyant sur les lettres patentes qui l’avaient investi du monopole de l’Opéra, et accordées à un homme « qui eut assez de suffisance pour former des élèves tant pour bien chanter et actionner sur le théâtre, qu’à dresser des Bandes de violons, flustes et autres instrumens[1] ». Il obtint gain de cause par arrêt du Conseil, le 14 août 1673.

La création, en 1691, des quatre offices vénaux de jurés syndics, nous vaut une chanson satirique sur les maistres violons, et aussi un peu sur Louis XIV et Madame de Maintenon :

Messieurs les maistres violons
Jouez maintenant des chansons
À l’honneur de ce roy de France,
Car, puisqu’il a su de votre art,
Augmenter encor sa Finance,
Qu’il en ait part, qu’il en ait part (bis).

Comme messieurs les savetiers,
Et comme les maistres fripiers,
Votre corps s’érige en Maistrise,
Vous pourrés jouer hardiment
Toujours sottise sur sottise
Gaillardement, gaillardement (bis).

Vous ne devez plus craindre rien.
En ayant un Roy très chrétien
Pour protecteur de la canaille ;
Joués ainsi qu’il vous plaira
À Paris ou bien à Versaille
Les opéras, les opéras (bis).

Ma foy, si vous n’oubliés pas
De lui présenter vos ducats,
Un jour, il vous fera tous nobles,
Car la noblesse d’aujourd’hui
Auprès de luy sans rosenobles
N’a plus d’appuy, n’a plus d’appuy (bis).

  1. Félibien. Histoire de la ville de Paris, t. II.