Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/92

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La Noblesse et les Parlemens
Savent bien depuis quelque temps
Qu’aucun d’entre eux n’ose rien dire ;
Ce sont des ours emmuzelés,
Que Louis sait très bien conduire
Tous par le nez, tous par le nez (bis).

Mais joués surtout un beau ton
À l’honneur de la Maintenon,
Quand Louis n’en devrait point rire,
Car la sultane d’aujourd’hui
N’a pas sur le Turc tant d’empire
Qu’elle en a sur luy, qu’elle en a sur luy (bis)[1].

Les clavecinistes et les organistes compositeurs, refusèrent, en 1694, de payer des droits de maîtrise à la corporation, et le Parlement leur donna raison par un arrêt du 3 mai 1695.

Quelques années plus tard, en 1707, les jurés-syndics engagèrent de nouveau la lutte avec les mêmes clavecinistes et organistes compositeurs, et ils furent encore battus.

En 1728, nouveau procès contre les musiciens attachés à l’orchestre de l’Opéra, et que des lettres patentes du 27 juin de la même année, autorisèrent à jouer aux fêtes publiques et particulières, avec défense à la corporation de les troubler dans la jouissance de ce droit.

Et tous les arrêts rendus contre la communauté en faveur des instrumentistes de l’Opéra, furent confirmés par le Roi, en 1732.

Pour mettre fin à cet état précaire de la corporation, Louis XV nomma Jean-Pierre Guignon roi des violons.

On lit dans les considérants des lettres patentes de sa nomination, datée de Versailles, le 15 juin 1741 :

« La survivance du dit office avait été accordée à Michel Guillaume Dumanoir fils, lequel s’en seroit volontairement

  1. Suite de la muse guerrière ou nouveau recueil de chansons sur les affaires du tems, comme aussi des airs d’opéra et autres, à Crémoïne, chez Pasquin le savoyard, à la rue des Prisonniers, 1703. (Cité par Weckerlin, dans Musiciana, p. 96.)