Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/36

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les séparent, entre eux commencent à s’effacer. Le troisième jour, la sécrétion de la plaie est plus épaisse et d’un jaune plus pur. Des parcelles de tissu mortifié se détachent alors et se mêlent à ce produit de sécrétion. Cette surface se nettoie enfin et devient d’un rouge uniforme. Si l’on regarde de près ou à l’aide d’une loupe, on verra qu’à partir de ce moment la plaie se recouvre d’un grand nombre de petites nodosités rouges à peine de la grosseur d’un grain de millet. Ces petites saillies de forme conique, molles, sensibles, vermeilles quand elles sont saines, violacées ou blafardes quand elles sont liées à un état maladif local ou général, constituent les bourgeons charnus ou cellulo-vasculaires de nos auteurs et les granulations ou caroncules des anciens. Vers le cinquième ou sixième jour, ces bourgeons se sont répandus sur toute la surface de la plaie ; ils ont pris du développement, se sont réunis entre eux, et forment une surface finement granuleuse et d’un rouge brillant.

Depuis longtemps on considère cette surface comme constituée par une membrane due à la réunion des bourgeons charnus et à laquelle on a donné le nom de membrane pyogénique (Delpech), membrane granuleuse, membrane des bourgeons charnus ; or, nous verrons plus loin ce qu’il faut penser de l’existence de cette membrane.

Quoi qu’il en soit, à mesure que les bourgeons charnus se développent, il s’écoule de la plaie un liquide devenant de plus en plus épais et d’une consistance crémeuse. Ce liquide est le pus que l’on considère comme un produit de sécrétion de la prétendue membrane pyogénique. Avec les caractères que nous venons de lui assigner, c’est le pus de bonne nature (pus bonum et laudabile des anciens). De même que les bourgeons charnus, il offre des différences