Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/37

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d’aspect, de nature, liées aussi à un état maladif local ou général.

Ce stade du développement des bourgeons charnus n’offre pas toujours, même dans les conditions normales, une marche aussi régulière, aussi rapide que celle que nous venons d’examiner. Un grand nombre de circonstances dépendantes de la nature du tissu lésé, du sujet, etc., font varier cette marche presque à l’infini. Ce sont là des considérations que nous examinerons dans l’étude des circonstances qui peuvent influer sur le travail général de la cicatrisation.

Les bourgeons charnus sont formés ; ils se développent. La suppuration établie continue et augmente même. C’est à partir de ce moment que les abcès ouverts, les plaies contuses dont les lambeaux mortifiés sont éliminés, que toutes les plaies suppurantes, enfin, peuvent être assimilées aux plaies simples dans l’étude du mécanisme de leur cicatrisation.

Tandis que dans toutes ces variétés de plaies, devenues identiques, le bourgeonnement continue et tend à gagner le niveau des bords cutanés ; si l’on vient à rapprocher les deux moitiés de la surface suppurante et qu’on les maintienne dans un contact parfait, on pourra obtenir une adhésion entre les parties juxtaposées et une guérison rapide. Cette guérison s’opère de la même manière que dans la cicatrisation primitive, avec cette différence que la réunion est obtenue par une cicatrice qui n’est plus linéaire, mais dont l’épaisseur est plus ou moins grande selon qu’il s’est écoulé plus ou moins de temps depuis la formation des bourgeons charnus. Ce sont là des détails que nous expliquerons dans l’étude des phénomènes intimes. Tel est ce mode de cicatrisation secondaire que Cruveilhier appelle