Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/42

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de plasma sanguin ; et cela, parce que l’oblitération vasculaire altère profondément la nutrition, surtout dans les parties pauvres en vaisseaux, et parce qu’une grande rigidité du tissu peut opposer des barrières à la dilatation vasculaire. Ces parties se détachent sous l’influence du travail néoplasique qui s’opère au-dessous d’elles et constituent, avec l’exsudat plastique coagulé, cette croûte qui peut tomber vers le troisième ou quatrième jour, en laissant à découvert une plaie nette et d’un rouge uniforme.

Ce qui s’est passé sous cette croûte est absolument ce que nous avons déjà constaté dans une plaie dont les bords sont réunis. Les cellules conjonctives se sont multipliées, soit par scission, soit par génération endogène, et ont donné naissance à un grand nombre de jeunes cellules qui se répandent à la surface de la plaie et dans les couches les plus superficielles. Sous l’influence de cette néoplasme cellulaire, la substance conjonctive se ramollit, et la matière fibrinogène du plasma exsudé devient fibrine et se coagule : tel est le moyen de cohésion des jeunes cellules rondes qui viennent de se former et qui continuent toujours à se multiplier. Ajoutons à cela les anses vasculaires dilatées, et nous aurons la surface de la plaie constituée par un tissu conjonctif mou, délicat, composé de cellules de nouvelle formation et d’une substance intercellulaire molle, peu abondante, il est vrai, mais suffisante pour retenir les cellules et les agglutiner. Ainsi prend naissance le tissu bourgeonnant. Ce n’est donc pas une membrane spéciale, car elle n’est pas distincte des parties sous-jacentes ; c’est tout simplement la partie la plus superficielle du tissu conjonctif, constituée par des éléments nouveaux et un grand nombre de vaisseaux, qui lui donnent sa physionomie particulière. Ce qui prouve encore