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Page:Gros - Les explorateurs contemporains des régions polaires, 1881.djvu/93

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les explorateurs contemporains.

que les dangers des régions arctiques sont, dans la plupart des cas, la conséquence directe de l’envoi de navires mal armés, avec un équipage insuffisant et formé d’hommes mal disciplinés. Les dangers réellement inévitables sont parfaitement connus et la plupart d’entre eux peuvent être prévenus par l’expérience et par les inventions modernes. Deux navires, stationnés à de convenables distances, pourraient rester en communication l’un avec l’autre et l’être en même temps avec les baleiniers qui fréquentent annuellement l’eau du nord de la baie de Baffin, et dans les circonstances les plus imprévues et les plus improbables, on a toujours derrière soi une ligne sûre pour la retraite.

« Il y a encore un troisième point dans le voyage du Polaris qui fortifie l’argumentation en faveur de l’exploration par le détroit de Smith. Aux quartiers d’hiver par 81° 38′ nord, le climat était plus doux qu’il ne l’est plus au sud, et les animaux se rencontraient en abondance, y compris les bœufs musqués. Ce récit concorde avec celui du docteur Hayes, qui put fournir à ses hommes quantité de viande fraîche dans la région moins hospitalière du détroit de Smith. Une expédition gouvernementale, avec des parties de chasse bien organisées, pourra ainsi se procurer une quantité considérable de viande fraîche et avoir par là un espoir de plus de maintenir les hommes en santé et en force. Dans de pareilles circonstances, il n’y a pas de climat plus sain que celui des régions arctiques. »