Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/160

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de moi — je dois recueillir une moisson aussi abondante que possible. C’est là une question de confiance.

Qu’il faille, pour l’étude strictement archéologique d’un lieu, des facultés analogues d’observation, de synthèse — je dirai même de méthode — que pour l’étude peinte de ce lieu, la chose ne fait aucun doute, puisque dans les deux cas, les yeux sont les premiers intermédiaires, et qu’on se sert, ici et là, des formes, des particularités et des caractéristiques de la chose étudiée. Savoir si les satisfactions que l’on éprouve à ces deux études sont les mêmes ou différentes, n’a pas à être discuté ici, mais ce que je suis obligé de constater, c’est que je ne fais pas exactement ce pour quoi j’étais destiné, pour quoi j’avais primitivement travaillé et il en résulte une gêne imprécise, provoquée par l’impuissance de faire les deux.

Si après un séjour prolongé dans un édifice, j’en emporte une moisson copieuse de documents, d’observations et même des trouvailles, il se mêle à ma joie le vague regret de laisser autre chose que je pouvais aussi emporter. C’est chaque fois une petite faillite, une trahison — peut-être une