Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/85

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Dans le chaos et la folie paraît par endroits le héros bien-aimé calme, charmant, le diadème au front, guidé par la puissance d’un symbole ou d’un Dieu. Et les mêlées reprennent.

L’espace que l’on aperçoit entre les colonnes carrées, les arbres ensoleillés et le ciel blanc de vapeur d’eau, sont moins vastes que ce monde creusé dans ce mur. Cent artistes y travaillèrent, les uns maîtres, à qui furent confiées les faces honorées et le plus souvent vues ; les autres, élèves inhabiles, mais pleins des mêmes ardeurs. Les architectes manquèrent de talents, mais non pas d’hommes.

À peine un temple était-il achevé qu’aussitôt il s’en dressait un autre. Prah Vihear n’est pas fini et il y a le Bayon. Le Bayon est inachevé et on bâtit Angkor Vat. Ce fut une folie de lever des pierres et de les orner. Mais partout l’arrêt est brusque et les ouvriers cessèrent toujours leur travail, le marteau levé.

Que sont-ils devenus, tout à coup, ces sculpteurs incomparables ? Il reste, à l’abri des architraves, des pétales et des fleurs de lotus ciselées qui semblent écloses d’hier. On voit les étamines. La feuille