Page:Groulx - Chez nos ancêtres, 1920.djvu/59

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bord qu’il a trouvé le testateur « sain d’esprit, mémoire et entendement, allant et venant à ses affaires ». Puis le testateur dicte lui-même ses dernières volontés : « Connaissant, dit-il, qu’il n’y a rien de plus certain que la mort ni de plus incertain que son heure, il ne veut point en être prévenu sans faire son testament ».

« Comme chrétien, catholique, apostolique et romain, je recommande mon âme à Dieu le Père tout-puissant, le suppliant par les mérites et la passion et la mort de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par l’intercession de la glorieuse Vierge Marie, de mon saint patron et de tous les autres saints et saintes, que lorsqu’elle se séparera de mon corps, vouloir la placer au nombre des bienheureux dans le Royaume céleste »… « Ce n’est qu’après cela, continue Edmond Roy, que le testateur, tournant sa pensée vers les choses terrestres, dictait et nommait au notaire la personne qui devait lui succéder ».[1]

Parmi les documents de cette piété antique il faut relire les Adieux du Grand-Père Boucher, ce vétéran de la Nouvelle-France, dont la vie couvre presque toute la période du régime français. Arrivé ici à treize ans, en 1634, il meurt le 19 avril 1717 à quatre-vingt-dix-sept ans. Avant de s’en aller, Grand-Père Boucher écrit pour toute sa descendance ses dernières volontés. Il donne son âme à Dieu, son corps à la terre ; en-

  1. Histoire de la Seigneurie de Lauzon, t. IV, pp. 176-177.