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mes mémoires

Au Louvre

Plaisirs de Paris ! Pour qui sait les discerner, combien choisis, enrichissants, et comment les passer tous en revue ? Je ne veux pourtant pas oublier mes après-midi du dimanche. Je les réserve presque régulièrement à une visite au Louvre. Je n’ai pas eu l’avantage des collégiens d’aujourd’hui dotés de magnifiques albums, de discothèques et qui peuvent entendre, à Radio-Collège, d’instructives causeries de spécialistes sur l’art et les œuvres d’art. Tout au plus, avant mon premier voyage en Europe, avais-je fouillé quelque peu la Grammaire de l’Art de Charles Blanc. En vue de mon voyage et pour en profiter, j’avais voulu me donner quelque connaissance de la technique des beaux-arts. C’est par la visite aux musées que j’essayai de me donner au moins quelque rudiment de culture artistique. Le Louvre m’a toujours attiré souverainement. J’y passai bien des après-midi. Je n’avais rien d’un connaisseur. Il se peut que, dans mes choix, je me sois grossièrement trompé. Pourtant une image de beauté m’entrait dans les yeux et dans l’esprit que je ne me lassais point de savourer. Machinalement, tous les dimanches, ma promenade quotidienne s’orientait de ce côté.

Réception à l’Académie française

Le 3 novembre 1921 j’avais la bonne chance d’assister à la réception de Joseph Bédier, à l’Académie française. Des « Rangeardières », sa maison de campagne, René Bazin m’avait envoyé un bon billet du centre. Était-ce la première fois que j’assistais à l’une de ces cérémonies académiques, restées l’un des grands événements de la vie parisienne ? Non, j’ai entendu là, un jour, Robert de Flers. Était-ce à sa réception ? Voici