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quatrième volume 1920-1928

— Je crois qu’il faut se réjouir de la démission de M. Bourassa. Cet homme devenait dangereux.

L’effet de cette démission fut considérable dans tous les milieux. Selon les prévisions de Georges Pelletier, les journalistes du Devoir se virent questionnés, attrapés sans merci par leurs confrères de la presse. On ne leur ménagea point les insinuations les plus perfides. Sur l’événement tant discuté, une proche parente de Georges Pelletier, sa belle-sœur, Madame Dominique Pelletier, me remit, après la mort de son beau-frère, une lettre que je verse ici en ce dossier. C’est une réplique de Georges Pelletier à un quelqu’un qui avait donné créance aux ragots alors en circulation. La lettre rétablit-elle la vérité ? Voici donc cette lettre de Pelletier, et d’abord, la lettre du Dr Eugène Tremblay qui a provoqué la riposte du directeur-gérant du Devoir :

Lettre autographe

Dr Eug. Tremblay
Chirurgien
Chicoutimi, P.Q.

Chicoutimi, mai 22/43.

Le Devoir
Montréal

Messieurs,

Je reçois un numéro du « Devoir » avec sollicitation pour un abonnement. J’ai été un fondateur du Devoir, mais comme les gens, qui ont réussi à mettre M. Bourassa hors du Journal, ont complètement changé l’orientation du dit journal et l’ont rendu le plus partisan et le plus créchard des journaux de la Province, il n’y a plus aucun intérêt à lire ce Journal.

Bien à vous,

Dr Eug. Tremblay