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quatrième volume 1920-1928

Dans nos écoles de commerce, il est temps… que l’on complète mieux l’enseignement commercial par l’éducation commerciale. Nous avons des défauts de race : manque de ponctualité, de méthode, de franchise avec le client, qui sont au principe de nos échecs. Nous avons tout à apprendre, par exemple, dans l’ordre de la solidarité et de la coopération. Un individualisme imbécile nous tue. Il n’est pas un Canadien français sur cent, et peut-être même sur mille, qui admette une relation quelconque entre l’argent et le devoir national. C’est ce désordre qui doit cesser.

L’année précédente, pour fêter son dixième anniversaire, l’Action française n’a pas cru mieux faire que d’organiser une journée d’étude et autour d’un seul autre sujet : L’éducation économique. L’occasion lui paraissait bonne de lancer un appel tout spécial à notre enseignement. À la veille de cette réunion et pour l’annoncer, Jacques Brassier écrivait :

Le cas n’est pas introuvable, en histoire, de peuples qui, par la petite école, ont révolutionné leur vie. Si la question économique est vraiment chez nous une question nationale et capitale, nous n’avons pas à barlander : il nous faut la résoudre victorieusement.

La réunion eut lieu le 12 décembre 1926, à la Maison des Étudiants, est, rue Sherbrooke. On y vint nombreux : réunion de publicistes, d’éducateurs, de professeurs représentant tous les paliers de l’enseignement. Olivar Asselin, le Père Alexandre Dugré, s.j., exposèrent les principes ou motifs dont aurait à s’inspirer notre éducation économique. Suivirent des commentaires où prirent part le sénateur Belcourt, les abbés Courchesne, Desrosiers, Langlois, celui-ci de Valleyfield, et les visiteurs des Instituts de Frères. Je fis adopter ce vœu :

1oQu’à tous les degrés de notre enseignement, une éducation économique soit donnée aux écoliers canadiens-français ;