voques. Peu à peu, malgré tout, les Canadiens français apprendront à se tourner vers le Québec comme vers le pôle naturel de leur vie politique et nationale.
Autres enquêtes
Dans les années qui vont suivre, L’Action française instituera régulièrement d’autres enquêtes et presque toujours sur des sujets de brûlante actualité ou d’intérêt majeur pour la nationalité. J’en relève trois en particulier : celle de 1923 sur « Notre intégrité catholique », celle de 1925 sur « Le bilinguisme », celle de 1927 qui aura pour sujet : « La doctrine de l’Action française ». Cette dernière, après la dixième année d’existence de la revue, voulait être un compendium ou une synthèse doctrinale. L’historien des idées au Canada français qui voudra se renseigner sur notre mouvement devra, de toute nécessité, se reporter à cette enquête de 1927. En traitant de « Notre intégrité catholique », en 1923, L’Action française cherche là un complément à l’enquête de l’année précédente sur « Notre avenir politique ». J’établis ce lien dans le mot d’ordre du début :
Depuis quelque vingt ans, nous sommes en pleine réaction contre l’esprit désorganisateur d’un fédéralisme mal conçu et plus mal appliqué. Le fait qui domine, depuis lors, la vie de notre peuple, c’est un labeur persévérant pour ressaisir les éléments de sa personnalité… Il existe pour les peuples une loi de vie selon laquelle ils sont assurés d’organiser leur avenir dans la puissance et la durée. Nous l’avons toujours dit : un ordre plus haut que celui du patriotisme veut que nous croyions pardessus tout à la vocation surnaturelle de notre peuple et que notre vie nationale s’organise sous l’influence de cette pensée régulatrice.
Antonio Perrault, qui écrit l’article liminaire, tient à souligner ces mêmes idées :
Prévoyant les changements inévitables de l’Amérique et de l’Empire britannique, l’Action française désire que les Canadiens français songent aux lendemains que peuvent leur faire