Page:Groulx - Mes mémoires tome II, 1971.djvu/333

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
325
quatrième volume 1920-1928

ne le défigurerons pas » (La Presse, 20 février 1935). Mais, de ce visage, que restait-il ? Qu’avions-nous gagné à cette affiliation ? Quels motifs l’ont imposée ? Je me le demande encore. Toute cette affaire est restée singulièrement mystérieuse. Triomphe, une fois de plus, du canadianisme ou de l’uniformisme au Canada. Pudeur de faire bande à part, de n’être pas une province comme les autres ? Et ce, malheureusement avec la complicité de trop d’autorités religieuses. Comme si l’efficace moyen d’exercer, en notre pays, une influence française et catholique, serait de nous démarquer de nos notes distinctives, de paraître le moins possible Canadiens français et catholiques. Opinion qui est monnaie courante à l’heure où j’écris.

De passage un jour à Québec, je rends visite, comme à chacun de mes voyages, à mon vieil ami, Mgr L.-A. Paquet. Je lui pose la question :

— Ne vous paraît-il pas étrange, Monseigneur, qu’à l’heure même où nos évêques proclament notre scoutisme mouvement d’action catholique, ils l’affilient au scoutisme international d’origine et d’inspiration plutôt anglo-protestantes ?

Le fin prélat ne veut pas se compromettre. Il se contente de me répondre :

— J’ignorais cette affiliation. J’en parlerai sûrement à Son Éminence.

La Semaine d’histoire du Canada (23 au 27 novembre 1925)

À l’Action française revient, pour une bonne part, le lancement de la première « Semaine d’histoire du Canada ». Pour le relèvement de la conscience nationale, nous assignons alors à l’Histoire un rôle considérable. L’idée de cette « Semaine » me vient assez spontanément. Dans mes notes, je retrouve le plan des travaux tel que je l’ai dressé. Nul ne m’a nié la paternité du projet. Et si je tiens à cette paternité, on verra peut-être plus loin pour quels motifs. On peut lire, du reste, dans l’introduction au volume Rapport publié en 1926 :