Page:Groulx - Mes mémoires tome II, 1971.djvu/334

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
326
mes mémoires

… il convient de rappeler ici tout d’abord quel a été le premier initiateur de la Semaine d’Histoire du Canada. Plusieurs ont nommé déjà M. l’abbé Lionel Groulx. C’est lui en effet qui le premier a saisi notre société de cet intéressant projet, à l’une des séances du conseil de la Société historique de Montréal, au cours de janvier 1925, et, du premier coup, il l’avait si bien mûri que nous n’avons eu ensuite presque rien à changer à l’exécution du programme judicieusement élaboré qu’il nous soumettait en même temps.

En effet, bien incapable de mettre en branle, sans aide, une si vaste entreprise, je suis allé confier le projet à la Société historique de Montréal. Elle me paraît l’organisme tout désigné pour organiser la « Semaine ». On me confie la présidence du Comité ou de la Commission préparatoire ; Aegidius Fauteux, alors conservateur de la Bibliothèque Saint-Sulpice, en accepte le secrétariat et devient la cheville ouvrière de toute l’organisation. L’Action française fournit, de la meilleure grâce, sa publicité. Une première annonce du projet apparaît dans le vol. XII (déc. 1924) de la revue :

En cette même année 1925, vers la fin d’octobre, croyons-nous, la Semaine de l’histoire du Canada tiendra à Montréal sa première session. La Société historique de Montréal a fait le plus enthousiaste accueil à l’idée de l’abbé Groulx, et elle fera sûrement de sa Semaine le grand événement intellectuel du prochain automne.

D’autres notules suivront. La « Semaine », nous apprend-on, « sera, en quelque sorte, la glorification de notre histoire, mais aussi une manifestation pratique pour une étude plus ardente et plus soigneuse du passé » (L’Action française, XIV : 186). En octobre 1925, la revue consacre son mot d’ordre à la « Semaine de l’histoire nationale ». La date est fixée. Je définis plus exactement la fin de la manifestation : « faire une glorification du passé, montrer la grandeur et la fécondité de l’histoire, son rôle dans la vie nationale, en susciter un meilleur enseignement, battre la voie devant les chercheurs ». Je propose même que la « grande semaine » ait ses « lointains échos ». Pourquoi n’en pas organiser des répliques, des miniatures dans nos maisons d’enseignement ?