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Page:Groulx - Mes mémoires tome II, 1971.djvu/368

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mes mémoires

domination de l’argent américain. Qui profite d’une telle politique ? » (XVI : 208).

Sur cet autre point et après trente ans, quelle révolution si profonde pourrait-on discerner dans les aspirations de nos politiques et dans les comportements de nos hommes d’affaires ? Pour les hommes de pensée et d’action qui croient bouleverser le monde, quel beau sujet de méditation sur l’humilité !

L’Action française et les politiciens

L’Action française, et pour cause, n’a jamais conquis la faveur des politiciens. Trop de ses thèses atteignaient en plein front ces falots personnages, politiciens affairistes, à demi émasculés de sentiment national. La presse dite nationaliste s’affirme d’ailleurs à l’époque trop vigoureuse, trop puissante pour que les hommes du pouvoir n’y aient point l’œil constamment ouvert. L’Action française aura l’occasion de s’en apercevoir. Nous étions en juin ou juillet 1924. Parti en vacances à Saint-Donat de Montcalm, j’ai apporté avec moi les épreuves de notre numéro de juillet de la revue. Je les renvoie corrigées à notre secrétaire général, Anatole Vanier, le priant de vouloir bien boucher quelques « trous », s’il s’en trouve, à savoir, quelques blocs-notes. M. Vanier y va de deux pages qu’il intitule : « Le Mouvement des idées ». L’un de ses blocs : « Le Québec et la France » se lit comme suit :

M. Taschereau vient de reprocher à M. Herriot son intention de rompre avec le Vatican. Très bien ! Et le juge Gervais aurait dit, sans doute : voilà un premier ministre qui ne se conduit pas en conseiller municipal ! Mais il faudrait aussi que notre législature ne s’inspirât pas aux sources de M. Herriot ! La loi de l’assistance publique, qui demeure, malgré le désir de