une autre solution, venant de qui que ce soit » (lettre du 26 mars 1926). Quant à moi, j’aurai à le dire plus loin, d’assez graves changements se préparent dans ma vie qui ne me laisseront pas autant de loisirs. J’en suis à souhaiter une solution où je me sentirais un peu dégagé. Le plus dégoûté de nous est l’ami Perrault. La mésaventure l’a troublé, écœuré. À son dégoût se mêle-t-il quelque lassitude, quelque secrète envie de rentrer sous sa tente ? Ne garderait-il qu’une confiance morose dans les œuvres qui ne vivent que de dévouement ? Cela aussi peut-être, je le dirai plus loin. En tout cas Perrault se refuse à une réorganisation de l’Action française où le Dr Gauvreau et Louis Hurtubise assumeraient la tâche du renflouage. Une lettre du 26 mars 1926 à l’abbé Perrier, lettre très sèche, de ton absolu, va nous le dire :
Nous avions réussi à sortir cette œuvre de l’impasse où elle se trouvait. L’intervention récente du Docteur Gauvreau et de M. Hurtubise apporte un nouvel obstacle. Pourquoi reviennent-ils ? Est-ce par intérêt ? Sont-ils poussés par le souci d’embêter les autres ?… Depuis plus de deux ans, ils se désintéressaient de notre Ligue…
Quoi qu’il en soit de leurs sentiments, les directeurs actuels de la Ligue d’Action française ont le devoir de hâter la solution. Me permettez-vous de vous faire une suggestion en votre qualité de président de la Ligue d’Action française ?
Vous devriez demander au Dr Gauvreau de vous dire franchement s’il a l’intention de s’intéresser de nouveau à notre œuvre et de travailler à une réorganisation ? Au reçu d’une réponse affirmative de sa part, je vous offre ma démission comme directeur et membre de la Ligue d’Action française. De cette façon le docteur Gauvreau et ses amis auront le champ libre…
Vente de L’Action française à Albert Lévesque
C’était catégorique. Le ton d’un ultimatum qui, sous la plume de Perrault, n’est pas menace en l’air. Mis au courant, le Dr Gauvreau se désiste. Albert Lévesque peut tout acheter, à la seule condition d’assumer le passif. Il assumera également les frais de la revue. Il est convenu qu’elle continuera de paraître, en toute liberté de pensée, comme sous l’ancien régime. J’en reste