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troisième volume 1920-1928

gloire de Dollard : une cantate éditée par le Collège Bourget, paroles d’Henri Vital, musique de R.-C. Larivière, c.s.v. ; les refrains du Père Georges Boileau, o.m.i.. Au Collège Sainte-Marie de Montréal, les plus jeunes élèves organisent le « jeu des boucliers », représentation du combat du Long-Sault ; M. Julien Perrin compose une pièce à grand spectacle : « À la gloire de Dollard », d’abord jouée dans la cour du Collège de Montréal, reprise à la Colonie des Grèves, puis, dans le bas du fleuve, à Notre-Dame-du-Lac, et en quelques autres endroits. M. Guindon, p.s.s., nous donne Les trois combats du Long-Sault que l’Action française répand à profusion. Sans doute, en cette littérature et en ces essais artistiques, le chef-d’œuvre est rare et même inexistant. N’y avait-il pas lieu d’espérer, qu’un jour ou l’autre, de ce bouillonnement de la jeunesse sortirait quelque œuvre de valeur ? C’est l’espoir que j’exprime dans L’Action française de 1922 (VII : 218-219) :

Pour les mêmes motifs l’on voudra continuer dans les collèges, les couvents et les écoles, l’heureuse floraison littéraire que la fête a provoquée. Il importe surtout d’y maintenir le même esprit, celui qui nous a frappé, l’année dernière, dans les nombreux essais que nous avons tenus dans nos mains : nous voulons dire le souci d’échapper aux amplifications vides, enflées, trop sonores, [mais bien plutôt] la volonté de dire des choses claires, à la mesure exacte des aspirations, emportant avec elles de l’action pratique… Qui ne sait la vieille vérité ? Il faut laisser le temps à la substance de l’art de s’amasser, de se pétrir, avant que, remodelée par l’esprit d’un grand artiste, elle se réalise dans les formes sensibles. L’art, comme la nature, a-t-on coutume de dire, procède par lentes et multiples ébauches.