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sixième volume 1931-1939

Rumilly, Marius Barbeau, Aegidius Fauteux, Marie Le Franc, Armand LaVergne, Robert Choquette. Il vient frapper et refrapper à ma porte. Je n’ai nul ouvrage d’histoire à lui offrir. Il se rabat sur un certain nombre d’écrits et de conférences jetés dans le public, en ces dernières années. La plupart ont déjà paru en brochures. L’objection n’embarrasse point l’éditeur. Pour me faire une place dans le Zodiaque ’35, Achard remet même à plus tard, la publication d’un Mgr Provencher déjà tout prêt. Le recueil paraît donc à l’automne de 1935. Dans « un simple mot » d’avertissement, je m’explique. Rien de neuf en ce volume, sauf le dernier chapitre. Rien de l’auteur, non plus, mais des idées qui « sont le bien de tous ceux qui réfléchissent ». L’ouvrage s’adresse particulièrement à la jeunesse : d’ici cinq à dix ans, « les jeunes Canadiens français auront à prendre deux ou trois décisions d’une extrême gravité ». Puisse ce petit livre leur fournir « quelques éléments de [leurs] décisions ».

À quoi le petit livre doit-il son succès ? À cela, je crois bien, qu’en la période agitée où il parut, période d’anxiété, période du grand chômage, où la jeunesse surtout ne savait de quel côté se tourner, le livre, au bout de la route sombre, projetait quelques lueurs. Spontanément, je l’ai intitulé : Orientations. Et le titre dit bien mon propos : à une génération désemparée par le cataclysme social, fournir, si possible, quelques raisons de vivre, quelques motifs de ressaisie. D’où cette insistance sur le problème proprement national, sur l’éducation nationale, sur nos res-