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perdues, font réfléchir ceux qui restent capables de réflexion. Non, non, la vie n’est pas là. On reprend goût au travail. Nous en avons eu la preuve, chez nous à l’Institut d’histoire : des étudiants qui sont venus chercher notre Revue, qui se sont organisés en section de notre Institut, qui nous offrent leurs services pour un inventaire de nos archives. Combien d’autres qui préparent sérieusement des thèses. Une religieuse de Hull me recommande la visite d’un jeune étudiant de l’Université Saint-Paul d’Ottawa. Il y fait sa philosophie. Et voici en quels termes pompeux, elle me le présente : « Cet étudiant paraît très sérieusement s’intéresser à notre histoire [c’est un M. de Salaberry]. Vous lui êtes apparu plus que jamais, cette année, dit-il, “le père d’une immense tradition intellectuelle”, un “homme de grande sagesse” à qui, ajoute-t-il, “il voue un respect profond”. — » Rien que cela.

Et voilà ce que l’on gagne à vieillir.