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Page:Guèvremont - En pleine terre - paysanneries - trois contes, 1942.djvu/14

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Germaine Guèvremont

mettre de l’ordre dans les bâtiments se contente de hausser les épaules.

Aussitôt la porte refermée, le père se fâche :

— Va-t-il continuer longtemps à être « jonglard » de même, celui-là ?

Il n’a pas fini sa phrase que la mère tente de le radoucir :

— Tu sais, mon vieux, quand un cœur a plus que sa charge, il faut qu’il déborde.

— Qu’il se console donc ! Il n’y a pas qu’une fille dans le monde !

— Non, reprend la mère, mais il n’y a qu’une Alphonsine Ladouceur.

Marie-Amanda l’approuve d’un beau sourire plein d’amitié.

***

Le chien a averti la maisonnée de l’approche d’un étranger.

— Salut, tout le monde !

La visite du commerçant de Sainte-Anne n’est pas une nouveauté ; aussi chacun vaque à ses occupations, soit qu’il débite son discours sur la température, l’état des routes et les petites nouvelles recueillies dans sa