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Page:Guèvremont - En pleine terre - paysanneries - trois contes, 1942.djvu/15

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En Pleine Terre

tournée, qu’il aille boire un coup d’eau à la pompe, ou qu’il tende ses mains velues à la chaleur du poêle tout en humant ce qui y est à mijoter.

— À propos, commence-t-il soudainement, j’ai ben mieux que ça dans ma voiture.

Comme si le Saint-Esprit eut par ces paroles rendu toutes choses claires et faciles, Amable a compris qu’Alphonsine est revenue et son cœur, de plomb qu’il était, se met à voler, plus léger qu’alouette du printemps. Et vole ! vole !

C’est à qui serait à la fenêtre, la lampe à la main ; c’est à qui s’acharnerait à dégivrer les vitres. Éphrem coiffé à la hâte d’une toque de fourrure est déjà au-dehors. Tous s’exclament :

— Phonsine !

***

Phonsine, qu’as-tu fait des roses fraîches de tes joues et de la lumière de ton regard brillant ?

Personne ne lui demande compte de son retour mais elle sent bien qu’elle en doit l’explication à ses amis.

— La ville, commence-t-elle après s’être