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Page:Guèvremont - En pleine terre - paysanneries - trois contes, 1942.djvu/152

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Germaine Guèvremont

d’un pareil dévergondage, se criaient d’un champ à l’autre :

— S’il faut que les Demoiselles se mettent à galoper et à porter des falbalas, la fin du monde est proche.

***

Par un midi de juillet, Pansu se jeta dans le petit bas-côté. L’été atteignait à son mieux. L’air était embrasé ; pas un souffle n’agitait le feuillage et le vent ne promettait pas encore de s’anordir. L’engagé en quête d’un peu de fraîcheur arracha les boutons de sa chemise et dit :

— Démon ! Y veulent ben nous faire rôtir tout vivant !

Les filles n’en firent pas de cas, occupées qu’elles étaient à dresser le manger. Mais quand elles eurent trempé la soupe aux pois et qu’elles furent en face de ce poitrail gras, devant cette chair saine où perlaient des gouttelettes de sueur, la plus jeune devint rouge comme une porte d’enfer. L’aînée bougonna :

— Couvrez-vous ! couvrez-vous ! des plans