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Page:Guèvremont - En pleine terre - paysanneries - trois contes, 1942.djvu/153

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En Pleine Terre

pour attraper quelque fluxion de poitrine. Si c’est raisonnable de s’exposer de même !

L’obèse se mit à rire de sa bouche charnue où la soupe avait dessiné une moustache d’or. Il riait de ses larges épaules, de son poitrail gras et de tout son corps épais. La table de bois franc en était encore secouée quand, selon sa coutume, il alla s’allonger au ras des aulnages, après le repas.

***

L’on croyait la fête de l’été encore loin d’achever lorsque l’automne arriva en survenant. Cependant aux grandes bourrasques de pluie succéda un temps clair et assez doux.

Les Demoiselles étaient constamment dans les rêves. L’amour, en premier dérouté dans les vieux pays de ces cœurs déserts, avait fait du chemin et s’attardait à plaisir dans la demeure tiède.

Mais Pansu n’était plus le même. Devenu regardant, il n’avait pas avalé la dernière bouchée qu’il se sauvait au-dehors.

Une rafale d’inquiétude finit par s’abattre sur la maison, un jour que les sœurs sui-