Aller au contenu

Page:Guèvremont - En pleine terre - paysanneries - trois contes, 1942.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
28
Germaine Guèvremont

— Quoi ! tu pleures sur toi-même, Marie-Amanda, et la huche est presque vide ? Et les hommes manqueront de pain ? Abandonne ta peine, pauvre fille, elle te rejoindra bien. Vite, retrousse tes manches. Prépare la levure. Il faudra cuire demain.

Au dehors une grosse neige voltigeait mollement. Il restait à subir l’hiver des corneilles et quelques légers revers avant le véritable printemps.

Vaillante comme pas une, Marie-Amanda voulut, le temps de reprendre courage, appuyer son front fiévreux contre la vitre froide de la fenêtre. Du regard elle cherchait Ludger dans tous les alentours.

Mais il n’y avait plus personne.

Rien que la glace qui marche… marche… marche…