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Page:Guèvremont - En pleine terre - paysanneries - trois contes, 1942.djvu/39

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UNE GROSSE NOCE


Après l’échange de leurs serments, dans le temps des fêtes, Amable et Alphonsine avaient entendu avec joie Didace Beauchemin annoncer : « La noce se fera entre les semailles et les récoltes. »

Le printemps avançait cependant et il n’était guère question de mariage à la maison. Marie-Amanda y faisait allusion mais les choses n’allaient pas plus loin.

Aussi Amable ne voyait pas d’un bon œil les semaines passer et Alphonsine se parer tout en neuf, sans que la date du grand jour fut arrêtée. Sous un air crâne, il cachait son inquiétude qu’il parvenait mal à dominer.

Une fois le coup d’eau et les grandes mers de mai traversées sans trop d’avaries, la terre ensemencée, Amable jugea le temps venu de parler. Mais comment aborder le sujet ? Mathilde Beauchemin avait bien défini son mari : un homme contraireux et pas facile d’accès.