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Page:Guèvremont - En pleine terre - paysanneries - trois contes, 1942.djvu/48

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Germaine Guèvremont

J’ai la jambe alerte, alerte
J’ai la jambe alerte.
J’ai un pied qui remue
Et l’autre qui fringue, fringue, fringue
J’ai un pied qui remue
L’autre me fringue un peu plus dru.

Et le chanteur continua à demander à la belle qui lui avait donné les beaux bas, la belle robe, les beaux gants… qu’elle portait.

Aussitôt la chanson finie, une jeune fille au parler gras, l’œil éveillé et les joues aussi rouges que des pommes fameuses, sans prendre le temps de souffler en entonna une autre :

Dans ce petit bois savez-vous ce qu’il y a ?
Il y a un p’tit âbre
Oh ! le plus beau des âbres !
L’âbre est dans le bois.
Ah ! ah ! ah ! savez-vous ce qu’il y a ?

Dans ce petit âbre savez-vous ce qu’il y a ?

Plus la chanson se prolongeait, plus on y prenait plaisir.

La seule ombre au tableau, c’était la présence des fils à Defroi, jeunes gens bruyants et querelleurs. Le maître avait dit : « Le